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Ceux qui orchestraient l’assassinat de Jovenel Moïse étaient au parfum de ses faits et geste selon Miami Herald.  

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Le quotidien américain Miami Herald confirme qu’il a  en sa possession un rapport de 124 pages de la police nationale d’Haïti, à partir duquel il ajoute d’autres informations cruciale au magnicide du 6   au 7 juillet 2021. Selon le journal, les assassins du chef de l’État étaient au courant de tous ses mouvements, ce qui leur facilitait la tâche. L’attaque à la résidence présidentielle s’est faite avec une précision militaire, indique le journal ce dimanche 19 septembre 2021.

« Deux des propres gardes (du président Jovenel Moïse) étaient des informateurs. Les tueurs présumés, plusieurs actuellement en détention, connaissaient chacun de ses mouvements », révèle Miami Herald, soulignant qu’ « un présumé suspect avait loué un appartement à proximité de la propriété du président et l’a surveillé pendant 10 mois avant de lier connaissance avec les tueurs à gages colombiens peu de temps avant l’embuscade au milieu de la nuit du 7 juillet ». ec une précision militaire, indique le journal, les équipes colombiennes, accompagnées de policiers haïtiens, ont envahi l’enceinte présidentielle et chaque chef d’équipe avait un smartphone Samsung Galaxy pour photographier le cadavre du président.

Le président trahi par ses gardes

Le président haïtien Jovenel Moïse était une cible facile, vulnérable à une attaque de ses propres gardes et d’une équipe d’anciens soldats colombiens, affirme le rapport de la police, selon Miami Herald.

« Lors de cette attaque, [ses gardes] ont fait preuve d’une telle passivité qu’ils n’ont montré aucune intention de défendre le chef de l’État, encore moins la famille présidentielle »,  ont conclu les enquêteurs de la police haïtienne. « Par leur attitude, ils ont facilité l’accès des assaillants à la résidence du Président ».

De plus, informe le journal, « le jour de l’attaque, alors que des coups de feu automatiques ont retenti et que des grenades ont été lâchées par des drones pendant 30 à 45 minutes, le président a appelé plusieurs policiers, alertant que sa vie était en danger ». Selon le rapport de la police, « les appels à l’aide du président, adressés aux responsables de la structure de sécurité présidentielle, ont été vains ». 

Miami Herald a présenté certains détails sur les failles révélées dans la sécurité du président, relaté dans le rapport de 124 pages, dont le nom de Badio ne cesse d’apparaître:

▪ Dix mois avant l’assassinat, Badio, suspect clé, a loué un appartement près du domicile du président. Depuis le sommet d’une montagne voisine, Badio et ses complices présumés surveillaient la cour.

▪ Selon les déclarations des Colombiens, Badio leur a dit qu’il avait un informateur dans l’entourage de Moïse qui le tenait au courant des activités du président. La nuit de l’attaque, la porte principale de la résidence a été laissée ouverte comme cela avait été convenu par Badio, qui est également accusé d’avoir fourni des pots-de-vin aux gardes du palais pour exécuter la mission, ont ajouté les Colombiens.

▪ Le rapport allègue en outre qu’un inspecteur divisionnaire, Jude Laurent, qui était de service la nuit de l’attaque et travaillait comme chauffeur du président, faisait partie des informateurs et était en communication constante avec Badio ainsi qu’un autre suspect, Marie Jude Gilbert Dragon, accusé d’être celui qui a conçu les étiquettes DEA pour les gilets utilisés lors de l’attaque. Dragon et Laurent, en garde à vue, ont tous deux nié toute implication dans le meurtre.

▪ Deux des Haïtiens du sud de la Floride arrêtés, Vincent et Solages, qui ont dit qu’ils étaient employés comme traducteurs, ont informé la police que Badio a dit au groupe que Civil, le coordinateur de la sécurité présidentielle, avait 80 000 $ en main pour soudoyer 80 gardes du palais. Reynold Georges, avocat du détenu Civil, a déclaré au Herald que l’accusation était un mensonge et une tentative de « persécuter » son client, qui, selon lui, n’avait rien à voir avec l’attaque.

Leconte Dor avec Miami Herald 

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