A

-Fayo !

-Daniel Groscolas !!

L’Atelier des médias sur RFI du dimanche 17 mars 2022 présente ainsi, les élections de 2022 en France : Pré-électeurs manipulés / Électeurs cocus/ Citoyens renvoyés à leur fausse lecture du programme du candidat devenu président  / bides incroyables !

Taux d’abstention : 27% selon le gouvernement et certains médias. Selon un sondage de l’IPSOS 46 %.

Les mots-clés qui m’accrochent : campagne tronquée, débats escamotés, mensonges, mal-information, surcroît de désintérêt, lassitude, court-termisme, érosion du sens de l’intérêt général etc…

Les élections en France. Toute une mise en scène.

Retour sur image . C’est le 10 mai 1974 que Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand s’affrontent lors du tout premier débat télévisé de l’entre-deux tours. Les deux candidats ont accepté de donner 45 minutes de leur temps de parole à l’antenne. Sur la question de la répartition des richesses, François Mitterrand déclare : “C’est presque une question d’intelligence, c’est aussi une affaire de cœur”. Ce à quoi Valéry Giscard d’Estaing répond cette phrase restée célèbre : “Vous n’avez pas, M. Mitterrand, le monopole du cœur”.

Les médias, d’abord !

Acte 1.- Le point de Jérôme Fenoglio, Directeur du « Monde » , le 8 avril 2022 :  « Le rôle du “Monde” n’est pas de soutenir un candidat », explique le directeur du journal. Mais, face au risque de l’abstention, nous appelons chacun à voter et affirmons que les candidatures de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour sont incompatibles avec tous nos principes. » Cf. https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/08/election-presidentielle-2022-les-deux-dangers-d-un-scrutin_6121198_3232.html

Acte 2.- La revue française l’Humanité publie : « Le 10 avril, les trois candidats Marine Le Pen, Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan ont rassemblé 33 % des suffrages exprimés. Cette fois-ci, le danger est réel pour le second tour. » Cf. https://www.humanite.fr/en-debat/presidentielle-2022/presidentielle-2022-appels-contre-l-extreme-droite-746002

Un ancien président de France : « « Il y a un péril face aux simplifications, face aux falsifications, qui fait que l’on regarde le spectacle du tribun plutôt que le contenu de son texte. » (François Hollande, le 13 avril 2017, “Le Monde”).

Bis repetita !

Les tenants du système dénoncent les menaces contre la démocratie et appellent à une mobilisation. A chaque fois le « Le risque est trop grand, on va se boucher le nez et faire barrage à l’extrême droite. Et, OUI ! Des périls si nombreux qu’ils ont convaincu de nombreux citoyens qui hésitent entre s’abstenir (ou voter pour exploser le système) et voter le candidat de la droite. En fait, depuis la présidence niaise de François Hollande, la gauche, les communistes, les verts et les alternatifs ne franchissent pas la barre de 10% ! Refus populaire !

Bis repetita !

Un seul mot d’ordre : « Non à l’extrême droite ». « Non à Marine Le Pen ». « Non au parti  ». Le candidat dit « Insoumis », 3e au premier tour des élections présidentielles avec 22% soit 7,712,520 % des voix, Jean Luc Mélenchon qui s’est démarqué du profil d’homme de cette gauche « très gauche » lance sans frein : « j’ai dit et je répète que, pas une voix ne devrait se porter sur la candidate d’extrême droite ».  Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez , nous dit que le « Front National est un parti raciste, qui usurpe le monde du travail avec des mesures prétendument sociales mais qui vont dans le sens du patronat, le danger ne peut pas être négligé, rappelle, qui ne donne toutefois pas de consigne de vote. En tout cas, aucune voix ne doit aller à Le Pen, et on fait confiance aux travailleurs pour prendre les bonnes décisions. » À ses côtés, Simon Duteil, délégué général de l’Union syndicale Solidaires s’inquiète aussi « de la grande confusion qu’on entend en ce moment, des gens qui pensent que Le Pen serait une politique comme une autre, ce n’est pas le cas. L’escroquerie sur les questions sociales doit être dénoncée et ce parti proto-fasciste ne doit pas arriver au pouvoir ».

Bis repetita ! A chaque élection présidentielle en France, c’est la droite qui gagne à partir du vote groupé de la gauche toutes tendances confondues! Sentiment d’assister à la répétition d’une compétition jouée d’avance !

Qu’est-ce que l’extrême droite en France ?

L’extrême droite en France est une notion abstraite associée à une partie de la classe politique française, en évolution depuis la Révolution française jusqu’à nos jours. Pour l’historienne Ariane Chebel d’Appollonia, « le terme a été appliqué à tant d’opinions ou de programmes politiques différents qu’une signification claire et acceptée par tous reste aléatoire ».

Au-delà de cette diversité, on peut tout de même retenir quelques traits récurrents de l’extrême droite française, souvent opposée au régime républicain : une droite de refus, de rejet. Rejet des institutions gouvernementales ou constitutionnelles, remise en cause de l’ensemble des institutions civiles, administratives, sociales, économiques et religieuses. Condamnant le matérialisme, le capitalisme, comme le collectivisme, son objectif à long terme est d’instaurer un ordre nouveau, politique, social, économique, parfois culturel et religieux. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Extrême_droite_en_France

Un peu d’histoire…

Il y eut une extrême droite Française au début du 19e siècle dans ce pays totalement a-historique. Le genre de vieux courants dynastiques (monarchistes et bonapartistes). La nouvelle extrême, qui émerge à la fin du XIXe siècle sur les cendres de ce dernier, est une force politique qui restait marginale dans le champ électoral. Certes, elle connaît à plusieurs reprises des succès importants, d’autant plus remarqués qu’ils tranchent avec cette marginalité habituelle : que l’on songe au succès des nationalistes parisiens lors des municipales de 1900, à l’élection d’une cinquantaine de députés poujadistes lors des législatives de janvier 1956 ou, trente ans plus tard, à l’arrivée à l’Assemblée nationale de 35 élus du « Rassemblement national ». Ces succès sont le plus souvent des feux de paille – à l’exception notable de ceux qu’accumule, depuis 1984, le Front national de Jean-Marie puis de Marine Le Pen. Et si certains de ses leaders ont connu une réelle longévité politique (Xavier Vallat, Charles Maurras, Jean-Marie Le Pen), ils n’ont que très rarement – et très rapidement – exercé des fonctions électives importantes. a réussi à s’implanter durablement dans le paysage électoral français. Depuis la deuxième moitié des années 1980, le FN il obtient – sauf accident – plus de 10 % lors des scrutins nationaux et a même dépassé le seuil des 15 % à plusieurs reprises. Cette durée permet de constituer de véritables fiefs, où les résultats électoraux traduisent un réel ancrage partisan et militant. Toutefois, la localisation de ces fiefs a pu changer en suivant l’évolution politique et sociologique du FN.

Ce parti regroupe 2 électorats. Le premier de ces électorats suit la même logique qu’au moment de la candidature Tixier-Vignancour de 1965 : il regroupe les nostalgiques de l’Algérie française, mais aussi les classes moyennes indépendantes qui critiquent le poids excessif de l’État tout en réclamant davantage d’autorité politique. Le second s’accroche a une France épurée des migrants particulièrement africains ou hybrides mais pseudo-protectionniste. Ces caractéristiques évoluent dans les années 1990, quand ce parti avec Jean-Marie Le Pen gagne une fraction des milieux populaires, déçus par les expériences de la gauche au pouvoir et désorientés par le déclin du communisme français. Ce que les politistes ont appelé le « gaucho-lepénisme » apparaît nettement lors de la présidentielle de 1995. Jean-Marie Le Pen est alors le candidat qui recueille le plus de suffrages parmi les ouvriers. Et c’est bien dans des régions ouvrières et des quartiers populaires qu’il enregistre les plus fortes progressions par rapport à sa précédente candidature, en 1988 : le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie, les Champagnes-Ardennes, la Normandie deviennent de nouveaux terrains propices au vote FN, aux côtés des bastions traditionnels de l’Alsace, du couloir rhôdanien et du pourtour méditerranéen.

Typologie

La plupart des mouvements d’extrême droite sont anticommunistes.

Les mouvements d’extrême droite en Europe sont souvent accusés de racisme et de xénophobie en raison de leur hostilité générale à l’immigration et des positions ouvertement racistes revendiquées par certains d’entre eux. Ils partagent la haine d’un ennemi commun, d’un bouc émissaire qui aurait changé au cours du xxe siècle : le juif au début du xxe siècle, l’immigré de nos jours, ce qui est théorisé par la thèse conspirationniste du Grand remplacement, développée par Renaud Camus, et son corollaire la remigration, c’est-à-dire l’expulsion par la force ou par la peur de « l’étranger ».

Pour revenir aux élections présidentielles. En 1981, le père de Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front National, n’avait pas obtenu assez de signatures pour se présenter à l’élection présidentielle. L’instauration du scrutin proportionnel, pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, à l’occasion de l’élection législative de 1986, favorise l’élection de 35 députés frontistes à l’Assemblée nationale, dont les têtes d’affiches du parti : Jean-Pierre Stirbois, Bruno Mégret, Bruno Gollnish et Jean-Marie Le Pen. À cinq reprises, il est candidat à une élection présidentielle. Après avoir obtenu un résultat très faible en 1974, il se hisse par trois fois en quatrième position du premier tour. Il quitte la vie politique active en 2019, après 34 ans passés au Parlement européen et 63 ans après sa première élection comme député et surtout en ayant pris de passer le flambeau à sa fille Marine.

La surprise Le Pen (père)

L’élection présidentielle de 2002 marque un tournant majeur pour le parti. Pour la première fois de son histoire, le parti d’extrême droite se qualifie pour le second tour. Marqué par un taux d’abstention record de 28,40%, soit plus de 11 millions de personnes, l’élection élimine le candidat socialiste Lionel Jospin, donné favori. Un front républicain est rapidement formé pour supporter Jacques Chirac. Sous la Cinquième République française, le terme de « front républicain » désigne le rassemblement, lors d’une élection, de partis politiques de droite et de gauche contre le Front national (FN), devenu Rassemblement national, considéré par ceux-ci comme un parti d’opposition au régime républicain. Ce concept tire ses origines de diverses coalitions ou stratégies ayant visé à défendre le régime républicain ou à faire barrage à l’extrême droite depuis la Troisième République : la plus citée est celle, homonyme, du Front républicain de 1956. En fait, il s’apparente a la stratégie voisine dite du « cordon sanitaire » ou de la « digue républicaine ». Il « consiste à refuser l’inclusion des partis d’extrême droite dans les majorités de gouvernement local, régional et national ainsi qu’à ne pas appeler ses électeurs à reporter leurs voix » sur le FN, d’après la définition de Jean-Yves Camus. Selon Eugénie Bastié, « l’expression « cordon sanitaire » vient des Pays-Bas : elle désigne la politique mise en place à la fin des années 1980 pour exclure de toute coalition électorale les partis d’extrême droite ». Pierre Ecuvillon souligne qu’elle est issue du vocabulaire de la médecine, domaine dans lequel il « désigne, spécifiquement dans les cas d’épidémie, un espace qui limite voire empêche les accès à une zone contaminée » : il en déduit que cette formule « désigne la configuration politique idéale à l’intérieur de laquelle le FN n’est pas seulement tenu à distance mais où il appartient également à un ordre de réalité différent ».

Rappel des résultats au 1er tour

2002 : Chirac 19.88 % face à Le Pen (père) 16.86 %.

A noter que, c’est pour la première fois depuis 1974, il n’y a eu pas de débat présidentiel au second tour de l’élection présidentielle de 2002. Dans un discours du 23 avril 2002, Jacques Chirac, président sortant, explique pourquoi il refuse de débattre avec Jean-Marie Le Pen, chef de fil du Front national. Pour justifier son refus, Jacques Chirac déclare, le 23 avril 2002 : « Face à l’intolérance et à la haine, il n’y a pas de transaction possible, pas de compromission possible, pas de débat possible. […] Pas plus que je n’ai accepté dans le passé d’alliance avec le Front national, et ceci quel qu’en soit le prix politique, […] je n’accepterai demain de débat avec son représentant. »Un sondage réalisé par l’institut CSA le 24 avril indique que 69 % des Français voulaient une confrontation.

L’intermède 2007 met un candidat très à droite de la droite Nicolas Sarkozy (UMP), héritier du président sortant, face à la candidate portée par le parti socialiste Ségolène Royal dont une bonne partie de la gauche candidate, elle aussi, a boudé la candidature avec pas moins de « 8 candidats solistes ».

Les slogans de l’ancien Ministre de l’Intérieur de Chirac : « Travailler plus pour gagner plus / Ensemble, tout devient possible » effacèrent « Tout Désir d’Avenir » malgré le débat du 2 mai 2007 lequel est marqué par un échange sur la scolarisation des enfants handicapés : “NICOLAS SARKOZY : Calmez-vous et ne me montrez pas du doigt avec cet index pointé ! – SEGOLENE ROYAL : Non, je ne me calmerai pas ! – NICOLAS SARKOZY  : Pour être Président de la République, il faut être calme. – SEGOLENE ROYAL : Non, pas quand il y a des injustices ! Il y a des colères saines, parce qu’elles correspondent à la souffrance des gens. Il y a des colères que j’aurai, même quand je serai Présidente de la République.”

La campagne victorieuse menée par Nicolas Sarkozy pour cette élection fait l’objet d’une information judiciaire depuis 2013 pour une suspicion de financement illégal de la part du régime libyen de Mouammar Kadhafi, donnant lieu à l’affaire Sarkozy-Kadhafi.

2007 : Sarkozy 31.18 % soit 11 448 663 des voix face à Royal 25.87 % soit 9 500 112 des voix.

La surprise de Le Pen (fille)

2012 : François Hollande 28,63 % soit 10 272 705 des voix face à Nicolas Sarkozy 27,182 % soit 7,18

9 753 629 des voix ET … une larronne se pointe en 3e position, Marine Le Pen, 17.90% soit 6 421 426 des voix.

Hollande, candidat à la présidence de la France n’eut le temps de dire que 15 fois dans un débat télévisé le 2 mai 2012 face à Sarkozy le président sortant, que ce qu’il est : « Moi, président de la République ».

017 : Macron 24,01 % soit 8 656 346 des voix face à Le Pen (fille) 21,30 soit 7 678 491 des voix.

Contrairement à Jacques Chirac en 2002, Emmanuel Macron accepte le débat avec la représentante du Front national, Marine Le Pen, le 3 mai 2017. C’est la première fois que deux candidats qui ne sont pas issus des grands partis traditionnels s’affrontent lors d’un débat d’entre-deux-tours. Ce face-à-face est marqué par de nombreuses joutes verbales. MARINE LE PEN : “Monsieur Macron est le candidat de la mondialisation sauvage, de l’ubérisation, de la précarité, de la brutalité sociale (…). Face à cela, je suis la candidate du peuple.” – EMMANUEL MACRON : “Vous avez démontré que vous n’êtes en tout cas pas la candidate de l’esprit de finesse.”

Lors de la réception du pouvoir de François Hollande le 14 mai du courant à L’Élysée… Macron : « Dans un court discours d’un quart d’heure, il promet de rendre aux Français leur “confiance” en eux et met ses pas dans ceux de ses sept prédécesseurs, évoquant chacun d’eux individuellement. “La certitude intime » que nous pouvons ensemble écrire une des plus belles pages de notre Histoire portera mon action ». Et voila qu’après 5 ans de pouvoir, le Président peine à se faire réélire et se retrouve pour la deuxième fois à la représentante de l’extrême droite.

Bis repetita

Résultats au premier tour 

2022 : Macron 27.8% soit 9,783,058 des voix face à Le Pen (fille) 23.1% soit 8,133,828 des voix

Le débat télévisé du second tour de l’élection présidentielle, parfois appelé débat de l’entre-deux-tours, est un événement politique et médiatique des élections présidentielles françaises sous la Cinquième République.

Bien que ne constituant pas une obligation, le débat télévisé entre les finalistes est devenu au cours des années une tradition. Apparu en 1974 avec la confrontation de Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand, il s’inspire de la pratique américaine, le même type de rendez-vous existant depuis septembre 1960 aux États-Unis, date d’un débat entre Richard Nixon et John Fitzgerald Kennedy.

Protagonistes : Emmanuel Macron (27,85 %) et Marine Le Pen (23,15 %)

Présentateurs : Gilles Bouleau et Léa Salamé69

Réalisateur : Didier Froehly69

Diffuseurs télévisés : en direct sur TF1, France 2, BFMTV, LCI, France Info, CNews

Pour la première fois depuis 1981, les deux protagonistes du débat de l’entre-deux-tours sont identiques à celui du débat précédent, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ayant tous deux recueilli suffisamment de suffrages pour s’affronter à nouveau au second tour de l’élection présidentielle. Pour animer le débat, les deux présentateurs du journal de 20 heures Gilles Bouleau et Anne-Sophie Lapix sont pressentis. Cette dernière est cependant recalée par les deux candidats, jugée trop « pugnace » ou « critique ». C’est finalement Léa Salamé, qui a animé les soirées présidentielles de France 2 durant la campagne, qui est sélectionnée en accord avec les candidats pour compléter le binôme mixte souhaité par l’Arcom (nouvelle entité du CSA). À la réalisation, Didier Froehly succède à Tristan Carné.

Le cadre

L’affiche est la même, mais le match n’est plus tout à fait similaire. Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont tous les deux qualifiés pour le 2e tour de l’élection présidentielle 2022. Comme en 2017, les Français auront donc à nouveau à choisir, dimanche 24 avril, entre le candidat de La République en Marche, devenu président de la République, et la représentante du Rassemblement national, qui s’est hissée dans le duel final pour la troisième fois de l’histoire de son parti. Pourtant, a contrario d’il y a cinq ans, ce second tour du scrutin national semble très ouvert. Emmanuel Macron porte le bilan de son quinquennat, qu’il doit désormais défendre devant une France particulièrement morcelée et minée par de nombreuses crises tout au long de ces cinq dernières années, qu’elles soient sanitaires ou sociales, tandis que Marine Le Pen s’est offerte une toute nouvelle image, fruit d’un travail de longue haleine depuis sa défaite, également bien aidé par l’irruption dans le jeu politique d’Eric Zemmour, un adversaire bien plus radical qu’elle sur les sujets qu’elle porte depuis des années, adoucissant ainsi son image.

« A Macron le bilan, à Le Pen l’image apaisée en abandonnant le libéralisme pour un programme « social-populiste ». En effet, la candidate d’extrême droite est passée de la préférence nationale qui reste le cœur du programme pour cette élection présidentielle mais a opéré depuis 2012 un virage idéologique, plaçant la « protection » des travailleurs avant la « liberté ».

2022 ne sera pas un copier-coller de 2017. L’exercice du pouvoir a clairement éreinté l’image juvénile dont jouissait Emmanuel Macron lors du précédent scrutin. Les réformes qu’il a menées (ou celles qu’il a abandonnées), la crise sociale des Gilets jaunes, la gestion de l’épidémie de Covid-19 sont autant de sujets désormais attaquables, au-delà de toutes les polémiques qui ont émaillé son quinquennat, entre petites phrases qui ont fait jaser, des membres du gouvernement englués dans des affaires judiciaires et de conflits d’intérêts ou encore, dernière, l’affaire McKinsey.

A contrario, Marine Le Pen, elle, a fignolé sa stratégie de “dédiabolisation” en évoquant nettement moins le sujet historique du FN qu’est l’immigration, sans pour autant l’occulter, ou encore en adoptant une position plus assouplie sur l’Union européenne, s’offrant une image bien plus modérée de candidate proche du peuple et de ses aspiration du quotidien en focalisant son discours sur le pouvoir d’achat. La candidate du Rassemblement national est également parvenue à enjamber la crise en Ukraine, malgré ses accointances avec la Russie, là où la plupart des candidats se sont cassé les dents. Un travail de sape de cinq ans durant lesquels Emmanuel Macron s’est, pour sa part, affairé à gérer le pays, avec les conséquences que cela implique. Alors, 2022, vraiment un goût de déjà vu ? » Cf. https://www.linternaute.com/actualite/politique/2622541-macron-le-pen-sondages-2022-sondages-2017-ce-qui-a-change/

Les grands thèmes du débat entre Macron et Le Pen porteront sur l’environnement, l’économie, les institutions, l’immigration, l’emploi et le pouvoir d’achat, la politique étrangère (Russie-l’Ukraine), l’Europe (Frexit), la moralisation de la vie politique…et les morts dans les placards des candidats !

A noter

Comme en 2017, Emmanuel Macron croit que « l’opposition traditionnelle entre la droite et la gauche a vécu, l’époque est au duel entre « progressistes » et « nationalistes ». Il s’est résolu à une campagne express lors de laquelle il n’a pas participé à un quelconque débat avec ses rivaux, se rattachant à une ” tradition ” pour un président sortant. Confronté au déclenchement de la guerre en Ukraine après le rebond épidémique du Covid-19 en janvier et février, le candidat LREM mise sur son bilan économique et sur sa position de chef de l’Etat en première ligne face aux crises. Suffisant pour se hisser à nouveau au second tour alors que les attaques se sont multipliées ces dernières semaines (révélations sur les cabinets de conseil et ” affaire ” McKinsey) et que les préoccupations des Français ont glissé vers les thématiques du pouvoir d’achat.

De son côté, l’ancienne député européenne a d’abord occupé le terrain via des thématiques traditionnelles de sa ligne politique et de son socle électoral : identité nationale, immigration, protection des frontières et attaques contre l’Europe. En cinq ans, son programme a toutefois nettement évolué, illustrant une démarche d’apaisement selon les experts : plus question de sortie de l’Euro, maintien dans l’Europe mais via une ” Europe des nations ” et une refonte de l’espace Schengen, recentrant son programme sur les questions identitaires puis de pouvoir d’achat.

Les français confus, contraints et dans la grogne

Ils ont 13 préoccupations dont certaines effleurées par les « prétendants au trône » :

Les thèmes qui préoccupent les Français

1- L’emploi

2- Le pouvoir d’achat

3- Les retraites

4- Les inégalités sociales

5- L’accès au soin

6- L’éducation et la recherche

7- La dette de l’Etat

8- L’avenir de l’Euro

9- La sécurité des biens et des personnes

10- La protection de l’environnement

11- L’immigration

12- L’accès au logement

13- Le nucléaire

Des analystes prétendent que, pour la plupart, ce sont des sujets propres à la gauche. A moins de 5% toute tendance confondue, la gauche n’est plus autorisée à adresser la grande inquiétude de l’avenir et un sentiment d’injustice fort des électeurs.

Le temps presse et chaque jour, chaque heure, chaque minute qui passe, nous rapproche du plus cela change c’est la même chose ou pire. A minima, quels thèmes seront décisifs dans leur choix pour l’élection 2022? A super minima, s’abstiendront-ils ? Le vote de dépit, le vote blanc et le vote nul sont-ils des options ?

Un contexte explosif dans le cadre de la quête d’une nouvelle démocratie française !!! Donc, il y a une crise de la représentation politique qui force a chercher les moyens pour désennuyer la démocratie en faisant l’impasse sur les présidentielles de 2022. Frank Escoubès dans une analyse utilise l’image d’une « thrombose des crises » : (En France), « nous faisons face à un trop-plein de crises. Crise de la liberté d’expression, crise du dialogue social, mais aussi et surtout crise de la confiance envers le personnel politique. Cette défiance généralisée est d’ailleurs bilatérale. Du citoyen face à ses représentants, mais aussi des représentants face au citoyen. Le citoyen est convaincu, souvent à juste titre, que son représentant est trop éloigné, sociologiquement et culturellement, et qu’il n’est plus en position d’être son porte-parole. Mais l’inverse est vrai aussi : le représentant estime trop souvent, de son côté, que le citoyen est volatil, gouverné par ses pulsions, pétri de biais cognitifs. Qu’il faut s’en méfier, et décider sans lui. » Dans le cadre d’une lutte pour le pouvoir citoyen donc, pour le changement réel, un plan d’urgence au service de la démocratie doit voir le jour et surtout le récit d’un monde futur souhaitable pour la France.

Edgard Morin parlant de « sa » gauche affirme que : « Nous sommes sommés d’entreprendre un gigantesque effort de repensée, qui puisse intégrer les innombrables connaissances dispersées et compartimentées, pour considérer notre situation et notre devenir dans notre Univers, dans la biosphère, dans notre Histoire. » Partant de cet objectif de sortir de cette France en mode réaction reléguée au second rang au XXIe siècle, il invite à comprendre qu’il « ne s’agit pas de concevoir un “modèle de société” (qui ne pourrait qu’être statique dans un monde dynamique), voire de chercher quelque oxygène dans l’idée d’utopie. Il nous faut élaborer une Voie, qui ne pourra se former que de la confluence de multiples voies réformatrices, et qui amènerait, s’il n’est pas trop tard, la décomposition de la course folle et suicidaire qui nous conduit aux abîmes ». Cf. https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/05/22/ce-que-serait-ma-gauche_1361550_3232.html

Selon une revue de la littérature de la multiplicité d’initiatives de tous ordres, économiques, écologiques, sociales, politiques, pédagogiques, urbaines, rurales, dans lesquelles se trouvent des solutions à des problèmes vitaux, il faudra s’arrêter aux points ci-après, si on veut penser à sortir ce pays du “collapse”:

-préparer la Convention Citoyenne pour la Démocratie, qui décidera des changements profonds dans le système politique et aura le pouvoir de déclencher un référendum en permettant de redéfinir les missions de l’État et créer la nouvelle république ;

-comprendre l’idée de co-construire les politiques publiques en dépassant le blocage des débats polarisés. Dans cette phase, il faut considérer que tous les citoyens n’ont pas vocation à être uniformément mobilisés. Il faut co-construire avec ceux qui veulent élaborer des solutions et faire appel à ce que nous appelons des « experts profanes », des citoyens qui ont une double caractéristique : soit ils sont particulièrement concernés ou affectés par le sujet en question, soit ils ont développé une compétence spécifique sur ce sujet. Les deux derniers moments de la démocratie inclusive, co-décider et co-agir, prendront plus de temps, car ils exigent à la fois un courage politique et un nouvel habitus culturel ;

-déprofessionnaliser la politique en démocratisant radicalement la démocratie;

-établir le service national sous forme de service citoyenneté active en impulsant la réflexion autour d’un indicateur du pouvoir d’agir citoyen ;

-mettre en place une éducation populaire en alternance accessible dans tout le pays ;

-placer l’information et la connaissance au cœur du processus démocratique : savoir et faire savoir ; informer, former, réguler l’information autour de la démocratie, accroître la qualité de la formation et l’accessibilité de la participation à la vie démocratique ;

-faire émerger un Web politique alternatif – un espace numérique citoyen vraiment conçu pour le débat public. Plutôt que de lutter de manière obsessionnelle contre les infox et tenter de réguler ce qui ne peut pas l’être (les réseaux sociaux ne savent pas être vertueux du fait d’un modèle économique qui repose sur l’audience et le scandale), il serait bien plus efficace de redonner au citoyen les moyens informationnels pour redécouvrir la nuance et ouvrir aux multiples dimensions d’un problème de politique publique ;

-Organiser des actions partout en France: Assemblées Populaires, cafés démocratiques, mobilisations en ligne et sur le terrain…pour repenser le système politique de manière conviviale dès maintenant pour préparer 2027 !

Retour à la réalité

Pratiques électorales en France

Résultats du second tour

Le second tour du scrutin se déroule le dimanche 24 avril (le 23 avril dans les départements, collectivités et bureaux de vote du continent américain et en Polynésie française). Le ou la gagnante est connu.e le même jour mais le Conseil constitutionnel proclamera les résultats officiels du second tour de l’élection présidentielle le 27 avril 2022. La cérémonie d’investiture du nouveau président ou de la nouvelle présidente de la République aura lieu au plus tard le 13 mai 2022 (date d’expiration du mandat du président de la République en exercice).

Quelques contributions lecturielles et bibliographiques

Cécile Amar, Marie-Laure Delorme, Qu’est-ce que la gauche ? Fayard, Paris, 2017

Tony Judt, Retour sur le XXe siècle: Une histoire de la pensée contemporaine, Paris, 2012

C. Faydit, La conspiration des élites n’est plus une théorie: Une seule issue : dénonciation ou asservissement Ed. Bod, Paris, 2018

Eliot Blondet, Paul Larrouturou, Élysée confidentiel, Flammarion, Paris, 2021

Nathalie Schuck et Olivier Beaumont Chéri, j’ai rétréci la droite ! Robbert Laffont, Paris, 2021

P. Lagoueyte, La Vie Politique En France, Editions Ophrys, Paris, 2002

Jérôme Fourquet, L’Archipel français – Naissance d’une nation multiple et divisée, Points, Paris, 2020

Agnès Verdier-Molinié, Le vrai état de la France, L’Observatoire, Paris, 2022

Pierre Rosanvallon, L’Etat en France : de 1789 à nos jours, Points, Paris, 1993

p.s. « Désolé ! J’aurais pu faire plus court, c’est vrai » !

Muscadin Jean-Yves Omraam Jason

KEITA Prince du Mande

Responsable Technique de l’Observatoire de la Décentralisation et de la Gestion des Risques et Désastres en Haïti (ODGRDH)

Consultant des Grandes Questions d’Anthropo-Sociologie et de politiques publiques

Modélisateur en Administration locale ET en Prévention des Risques et Désastres

Spécialiste en : -Organisation et Méthode / -Education / -ArchivEconomie / -Gestion des risques /-Conception et Réalisation de projet

fondasyonalo2054@gmail.com

acsf2002@gmail.com

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