Il est 4h du matin , tout le monde essaie de trouver un proche qui peut confirmer ou infirmer l’assassinat de SEM Jovenel Moïse, « président contesté » de la République d’Haïti. Plus de suspens !!! Dans les médias de Port-au-Prince résonne la voix neutre du premier Ministre a.i renvoyé l’avant-veille par le président confirmant que le chef de l’Etat a été bel et bien assassiné en sa résidence privée à Pèlerin 5 par des mercenaires. Pince sans rire, le nouvel homme fort du pays flanqué de l’ancien cabinet ministériel et du chef de la police nationale d’Haïti « invite le peuple haïtien à garder son calme parce que tout est sous contrôle».
Quelques heures après, un arrêté proclamera le Docteur Claude Joseph, président du Conseil des ministres, président provisoire selon l’article 149 de la constitution 1987 , version amendée. Sous cette base légale, le président « ti Claude (sobriquet que lui a donné l’oligarque Réginald Boulos) » déclare l’état de siège. Offusqué, le premier ministre nommé mais non installé, Ariel Henry, l’Homme qui allait devenir le bras droit du feu président, déclara sur une station de radio antipathique à Jovenel Moise que : « le docteur Claude Joseph en tant que ministre des affaires étrangères du gouvernement à venir a agi trop rapidement alors qu’il travaille encore à monter son gouvernement de consensus ». Y aura-t-il un bras de fer pour le pouvoir ? tel n’est pas l’objet de cette réflexion.
Le constat du juge, Carl Henri Destin, tombe comme un couperet, le président a été atteint de 12 projectiles. Torturé de partout, les marques sur le visage du président a entraîné automatiquement une perte d’identité. Compte tenu de la réalité des ressemblances au président et selon les affirmations des parents et proches, il s’oserait à déclarer que le mort s’apparente à Jovenel Moïse. A noter que la première dame, mme Martine Moise a été gravement blessée et conduite à l’hôpital. Question. Par qui ?
Moins de 24 heures après, un point de presse est annoncé par le secrétaire d’Etat à la communication pour informer la population des grandes avancées de la police Nationale ouvrant une enquête sur ce crime et pourchassant les criminels. Les présumés mercenaires qui auraient assassiné le premier citoyen de la république, un commando professionnel ayant commis cette barbarie , n’ayant pas réussi à laisser le pays sont frappés par la foudre PNH. Il nous est dit que NOTRE police efficiente et efficace, comme par magie, supportée par le peuple a fait un boulot impeccable en arrêtant les bandits et en tuant au passage deux d’entre eux !
Pour nous faire nager en plein bonheur sur la mort de notre président, la communauté internationale ( OEA , Maison Blanche , ONU ) nous confirme qu’elle appuie formellement la présidence de Claude Joseph à la tête du pays. Selon Helen Lalime, représentante de l’ONU en Haïti « Claude Joseph est à la tête du pays jusqu’à la réalisation des élections, maintenues pour le 26 septembre prochain ». Hourra, nous aurons les fameuses élections pour qu’Haïti rejoigne la communauté des pays développés. Merci, l’ONU ! Merci, la communauté des ennemis d’Haïti !
Comble de bonheur, le dernier Point de presse du jeudi 8 juillet 2021 du Premier Ministre Claude Joseph faisant état de la situation, nous apprend que la vie reprendra ses droits ce vendredi (l’aéroport sera de service, l’administration r-ouvrira ses portes, le commerce recommencera a travailler et nous pourrons vaquer à nos occupations). Même s’il reste à arrêter ou tuer certains mercenaires en cavale, rassurez-vous, citoyens, ce n’était qu’un mauvais rêve ! Le PM a.i a parlé … non le président a.i….
Les trois pays « impliqués » dans ce complot odieux s’agitent. La Colombie confirme que les mercenaires arrêtés sont des retraités de l’armée colombienne. L’ambassade du Taïwan, dans une note, certifie avoir donné accès à la police Haïtienne pour récupérer certains des mercenaires ayant sollicité l’asile. Les américains auraient identifié deux des leurs d’origine haïtienne. Haïti n’est pas en reste puisque le nouveau pouvoir a arrêté 2 tueurs haïtiens James Solage et Joseph Vincent lesquels travaillaient avec la PNH comme traducteurs dans le cadre d’une coopération relative à la sécurité du pays avec les colombiens. Interrogé par le juge Clément Noël, Solage expliqua que : « la mission n’était pas de tuer le président, mais de l’arrêter sous l’ordonnance d’un juge virtuel » questionné sur leurs recrutements, ils déclarent qu’ils étaient recrutés sur Internet. Comprendra qui veut !
L’assassinat de ce président qui initiait des attaques contre le statu quo et les racines des différents maux du pays reste un fait inédit pour l’intelligence de plus d’un. C’est le cas de l’éminent historien Haïtien Michel Soucar qui dans un court texte fait le panorama des faits qui entourent cet acte odieux et infâme : « Des mercenaires professionnels qui n’avaient pas un plan d’expulsion dans une Ayiti aussi libre. Aucun des membres de la garde présidentielle ou de la sécurité privée du président n’a été touché et l’efficacité d’une police décriée et désapprouvée par la force de frappe des gangs , mais qui a, en moins de 24 heures, retrouvé la majorité du commando qui a perpétré l’acte dans la résidence privée du président ». Du mauvais casting !
Il n’y même plus lieu de se demander : « Et si c’était un mauvais film ? » mais on est libre de lui donner plusieurs noms : « Et si c’était la vengeance des oligarques ? Et si c’était la conséquence d’une trahison ? Un ambassade de la Russie en Haïti, côtoyer ainsi la Turquie, monsieur le président… toi, le chouchou des américains, es-tu devenu fou ? Un projet d’électricité sans les maitres du pouvoir en Haïti ne représentait-il pas ce qu’on pourrait appeler jouer avec le feu?
Président ! Qui t’a tué ? Le saura -t-on jamais ? Des questions auxquelles l’histoire devra répondre ! Même les documents classes TOP SECRET ont une prescription légale pour leur consultation. Wait and see !
Leconte Dor
Journaliste senior
