Monsieur le Consul d’Haïti à Paris,

Mesdames et Messieurs les membres du corps Diplomatique et Consulaire d’Haïti à Paris,

Mes chers collègues et collaborateurs de COSDHE,

Mes chers et distingués invités,

Mes chers amis et camarades de la presse parlée, écrite, télévisée et en ligne,

Mes chers compatriotes d’Haïti et de la diaspora,

Mesdames, Messieurs ;

Ce grand jour du 19 novembre 2021 qui n’est pas comme les autres, qui succède au 18 novembre 2021 et qui nous rappelle celui du 18 novembre 1803, marque pour nous haïtiennes, haïtiens et tous les nouveaux libres, l’illustre, l’immense bataille de vertières et la victoire finale contre tout un système exclusif et esclavagiste et contre toutes formes de sévices inhumains dans toute l’île d’Haïti.

Cette glorieuse bataille de Vertières du 18 novembre 1803 est pour Haïti et pour les peuples opprimés, la fin d’une longue et sanglante période de guerre de libération, après avoir écrasé triomphalement l’armée française que Bonaparte avait envoyée à Saint-Domingue pour rétablir l’esclavage.

Ainsi, mes chers compatriotes et amis, je vous rappelle tout cela parce qu’Haïti devenait le premier État politique noir libre et indépendant des temps modernes.

Oui, j’ai bien dit, le premier État politique noir libre et indépendant des temps modernes.

La bataille de Vertières était une date glorieuse, mémorable et sacrée dans notre histoire de premier peuple noir libre, souverain et indépendant avant les périodes de 1915 – 1934 et de 1990 à nos jours.

La célébration de la bataille de vertières était en effet une vraie tradition patriotique.

Commémorée chaque 18 novembre depuis la constitution de 1957, cette fête était une fierté nationale.

La bataille de vertières occupait une place centrale dans la culture et l’identité haïtienne, dans la littérature, la peinture, la musique, dans les médias, dans les discours politiques, dans les échanges entre individus, dans les écoles, dans les universités, dans les défilés de nos forces armées et enfin dans les meetings sportifs et artistiques nationaux et internationaux.

Mes chers compatriotes et amis d’Haïti, rappelez-vous de la détermination de nos vaillants soldats qui chantaient et criaient avec dévotion et conviction : « Grenadye ! A laso, sa ki mouri zafè ya yo ! (bis), Nan pwen manman, Nan pwen papa, sa ki mouri zafè ya yo ! »

Rappelez-vous mes chers compatriotes, les prouesses du général Jacques CAPOIS, que son cheval était atteint d’un boulet de canon. Il se met debout et, sabre au poing, se lance à pied à la tête de ses troupes en scandant : « En avant, En avant ! ».

Nous devons toutes et tous être fiers et transcendés.

Un autre boulet lui enlève son chapeau. Il continue le combat. Son héroïsme est tel que Rochambeau fait rouler les tambours, arrête la bataille et envoie un officier le féliciter pour sa bravoure et plus tard lui envoya un cheval.

Malgré cette marque de reconnaissance de l’adversaire Rochambeau, le combat reprend pour la plus belle, et Dessalines envoie à Capois des renforts dirigés par Louis Gabart et Jean-Philippe Daut. Ces derniers s’emparent de la butte Charrier et les troupes indigènes mettaient en déroute l’armée coloniale et c’est la débandade française et de toutes les forces d’occupation à Saint-Domingue.

Aujourd’hui, l’histoire a pris une autre tournure.

Les filles et les fils de Grenadye que nous étions, des espèces qu’on croyait être intrépides, résistantes et invincibles à tous les maux et aux mauvais coups de l’occupant et de l’ennemi ; eh bien, ce sont nous qui vendons aux plus offrants pour une boîte de sardine, des fusils automatiques, des munitions et un morceau de pain, l’héritage des héros de 1804 acquis à la sueur de leur sang et légué à nous petites filles et petits fils pour en devenir une grande nation.

Nos chefs et nos dirigeants politiques de tout bord qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête de notre pays et de nos institutions, ont conspiré contre l’émancipation de la nation, ont conduit à la défaite de nos armées et se sont mis en rapport avec l’ennemi pour cesser et casser le combat de la mémoire historique au travers de fausses élections télécommandées et télédirigées.

Le résultat mes chers compatriotes et amis d’Haïti, c’est que 218 ans plus tard, les artilleries archaïques de l’époque ne nous encerclent plus pour le moment dans les plaines du Nord et du grand Nord avec nos tyrans.

Cependant, nous avons été et nous sommes submergés par la force maladive de l’insécurité généralisée, rançonnage, kidnapping, la famine, les assassinats des personnalités connues, des personnalités sans noms, d’un président de la République en exercice et en fonction etc…), et par la force des gangs qui sont nos propres frères et compatriotes dans chaque coin et recoin du pays, dirigés par l’ennemi avec la présence sur le sol Dessalinien par notre grande faute, le BINUH, le COREGROUP et l’ingérence totalitaire de la communauté internationale à travers des Ambassades, des Consulats, des missions honoraires, des organisations et missions internationales sous couvert de l’assistance empoisonnée ».

Infiniment malgré notre supériorité en nombre de compatriotes sur le terrain et dans la diaspora, la nation résignée que nous sommes devenues aujourd’hui, semble ou ne peut en rien contre leurs dollars ; leurs corruptions ; leurs espions intérieurs et extérieurs ; leurs tactiques ; leurs plans machiavéliques avec leurs services secrets et de renseignements etc…

Si le pays est occupé politiquement, économiquement, mentalement, militairement par des gangs armés et n’arrive pas à se doter d’un budget réel de son trésor public et à légitimer son personnel politique au travers de bonnes élections libres, honnêtes, inclusives et démocratiques aujourd’hui, c’est surtout grâce au concours, la complicité et l’échec de notre élite politique sanguinaire ; de notre élite économique vorace et nauséabonde ; de notre élite intellectuelle assimilée sans estime de soi ; d’une société civile à vie sans vision et une nation résignée sans conviction, sans identité, sans repère et sans respect pour les siens.

À vouloir trop imiter et singer l’ennemi pour prouver aux autres notre fierté maladive ; nous prenons à grande vitesse sa place, nous devenons nous-mêmes notre propre ennemi, voire pire que l’ennemi lui-même et par ricochet nous devenons l’ennemi de nos enfants, l’ennemi de notre jeunesse, l’ennemi de notre peuple, de notre patrie, de notre pays et enfin l’ennemi de notre nation.

Avec notre Légende qui n’est pas une devise : « l’Union fait la Force », nos aïeux avaient gagné la bataille de créer et de fortifier un coin de terre Haïti pour nous protéger contre l’envahisseur; mais, nous leurs petites filles et leurs petits fils en retour n’avons pas gagné la guerre de créer et de pérenniser une grande nation, car, la Division, la Jalousie, la Méfiance, l’Orgueil, la Médiocrité etc…ont été toujours notre Faiblesse qui malheureusement ont toujours fait de notre Unité, notre Union.

Tout compte fait, le dernier mot est-il dit ?

L’espérance doit-elle disparaître ?

La défaite est-elle définitivement consommée ?

Non ! Non ! Au grand jamais Non !

C’est pourquoi, dans l’état actuel du pays, avec un État qui n’arrive pas à renouveler son personnel politique dans la confiance et de la sérénité ; la nation haïtienne toute entière, les vrais Haïtiens du terroir et les vrais Haïtiens de la diaspora ont de quoi de se rebeller, de se relever, de se mobiliser pour raviver la flamme de nos héros et de nos aïeuls pour espérer de continuer d’exister dans ce monde où l’on veut nous pointer tout le temps du doigt.

Mes chers compatriotes et amis d’Haïti, cette mission de vrais combattants, de vrais patriotes doivent-être celle de chaque haïtienne et de chaque haïtien conséquent croyant encore en une résurgence de la nation, d’une Haïti souveraine, prospère, terre de liberté et d’avenir guidée par les âmes de nos ancêtres.

En tout temps, tout est la faute des autres, jamais nos responsabilités premières n’ont été mises en cause et à l’épreuve dans notre réalité de pouvoir construire et de pérenniser notre quête historique.

Ceux qui, jadis fussent nos bourreaux, sont aujourd’hui, soi-disant nos partenaires. Mais, un partenaire d’intérêt personnel seulement avec un autre système nettement plus amélioré, plus efficace et plus éclairé que celui d’hier.

Ils nous ont tous montés les uns contre les autres.

Peut-être sommes-nous pas assez intelligents pour comprendre les grands enjeux internationaux et profiter nous aussi de leur coopération quoique parfois hypocrite ?

Alors, c’est pourquoi, j’invite encore tous les haïtiens d’Haïti et de la diaspora, l’élite politique, l’élite économique, l’élite intellectuelle, la société civile, la paysannerie, l’élite religieuse, les cercles ésotériques et les amis d’Haïti à se joindre et à s’asseoir ensemble avec franchise et sans intérêts mesquins pour sauver et sauvegarder l’épopée du 18 novembre 1803 qui nous a donnée l’indépendance et la fondation de la première République politique noire libre, souveraine et indépendante le 1er janvier 1804.

En cette fin d’année 2021 très incertain pour Haïti et les plus faibles ; en ce 19 novembre 2021 ou je procède à l’ouverture du 4ème Sommet de la diaspora haïtienne en Europe en cette enceinte, le pays a besoin de paix, le pays a besoin de sérénité, le pays a besoin de sa diaspora, le pays a besoin de dialogue pour reprendre son cap pour enfin retrouver la confiance de la grande nation haïtienne qu’il était pour s’ouvrir sur le monde et apporter sa lumière sur les territoires dispersés et divisés.

En ce 218ème de commémoration d’un trophée gagné mais mal géré et mal sauvegardé depuis, je lance ce vibrant appel de détresse à la nation haïtienne toute entière pour arrêter ce carnage infernal quotidien, pour sonner le glas de la révolte pour une grande Conférence pour le grand Débat National et Souverain, ce qui traduira le top départ d’une nouvelle ère haïtienne, avec une nouvelle constitution, une jeunesse en action, une nouvelle conscience, une nouvelle équipe dirigeante, un nouveau système politique, un nouveau modèle économique et la création de l’identité haïtienne.

Quoi qu’il arrive, si face à notre calamité et notre conjoncture politique grave et dangereuse ; si face à cette circonstance de coup d’état orchestré par des vendus, des traîtres et des collabos connus de tous ; si la majorité silencieuse et citoyenne ne se soulèvent pas ; non pour incendier les rues, les maisons, les business, les marchés et de faire des barrières et des barricades son avenir etc… mais contre cette injustice et ce grand crime de trahison au bénéfice des MADRÉS du pays qui n’ont rien à cirer d’Haïti, de sa jeunesse, de sa politique agraire, de son éducation, de ses paysans, de ses habitants, de la classe moyenne, de sa diaspora, de son avancement et de son épanouissement.

Mes chers amis et compatriotes, gardez espoir, oui gardez espoir ; et, sachez que la Flamme de l’existence qui protège le fondement et la résistance même de la nation haïtienne va s’illuminer et briller comme le soleil de midi pour définitivement chasser à tout jamais toutes les mauvaises herbes qui empêchent son épanouissement et son éclosion.

Dans cette impasse chaotique, il faut un sursaut patriotique de chacune des communautés des Haïtiens Vivant en Haïti et à l’Etranger afin de prioriser les intérêts premiers de la nation à ceux des intérêts personnels, mesquins et claniques.

Vous avez voulu jouer aux plus intelligents opposants, oppositions, diasporas et pouvoirs, aujourd’hui voilà le résultat.

Ce sont Haïti et les plus vulnérables les grands perdants dans cette farce et qui en feront les grands frais.

Sachez que rien n’est perdu pour Haïti. Les mêmes moyens qui nous ont permis de vaincre les ennemis qui nous ont asservis durant des siècles ; encore en ce 21ème siècle vont refaire surface et venir la victoire finale un jour ou l’autre dans nos rangs et dans nos camps.

Il suffit juste de croire et de travailler ensemble dans le Dialogue et dans l’Initiative commune.

Il suffit tout simplement d’avoir de la Volonté, de la Solidarité, de l’Engagement et de la Conscience.

HAÏTI n’est pas seule ! Elle n’a jamais été seule ! Oui, Elle ne sera jamais seule ! Elle a un vaste passé glorieux derrière elle. Cependant, elle reste et demeure malgré tout le berceau et la mère de la vraie Démocratie et de la vraie Liberté.

Cette guerre, nous allons la gagner, car, elle n’est pas limitée au territoire de notre merveilleux pays.

Cette guerre n’est pas non plus tranchée par une autre bataille de Vertières.

Cette guerre, elle est physique, psychique, psychologique et philosophique.

Cette guerre aujourd’hui, c’est nous les ennemis d’hier avec nos démons, nos avarices, nos défauts et surtout nos Moi haïssable.

Cette guerre, une fois achevée, ce sera la fin et l’accomplissement de la bataille Vertières.

Pour un pacte d’entente globale entre tous les haïtiens, sur ce, je déclare ouvert le 4ème Sommet de la diaspora haïtienne en Europe.
Patriotiquement,

Edwin D’HAÏTI
Vice-Président de COSDHE
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https://twitter.com/EdwinDHAITI

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